J’arrive pas a dormir
en fait c’est meme pas que j’arrive pas a dormir c’est juste que j’arrive pas a attendre
j’arrive pas a pas y penser, a pas y penser au fait que c’est le moment de fermer les yeux de fermer sa gueule, de tout fermer, de fermer les portes de chez soi
de son soi
d’attente en attente je tends à me dire que si un jour je ferme les yeux
c’est pour toute la vie
je pense trop a tout ce que j’ai pas fermé
pis tfaçon demain j’aurais plus de maison j’vais oublier de fermer la plaque chauffante la plus proche du plan de travail et je serais même plus la pour m’en rendre compte et la refermer

la je suis la
je regarde la plafond
je vois pas bien
je vois des nuances de noir
je vois pas vraiment quoique ce soit je perçois des trucs pas clair ça m’aide a pas me concentrer sur tout ce qui va pas trop dans ma vie
alors j’attend, j’attend, j’attend trop, j’attends beaucoup trop
en meme temps c’est pas difficile, de se laisser guider
j’en connais un rayon la dessus
je me lève touts les matins
je bois un tasse de café
j’en bois une deuxième, je me fais la réflexion que j’aurais pas forcement du boire la deuxième parce’que voila c’est une drogue comme les autres
je sors le linge de la machine que j’ai lancé y’a quelques heures de cela avant de m’endormir
je sors faire les courses
j’essaye de sortir de mon environnement quotidien sans trop y arriver sans trop avoir les convictions pour
et je me glisse dans mon lit en attendant qu’ça vienne
j’essaye d’être ailleurs
le + possible
je veux m’occuper des choses que j’ai a gérer ailleurs, le plafond est bien trop clair, le plafond est bien trop concret,
je sais pas dormir et je le sens dans mes yeux, qui piquent.
Je suis trop dedans, trop la, je sais ou je suis, je sens mon poids, ma trace de sueur
j’me connais j’me sens
j’ai envie d’être ailleurs pour une fois qu’c’est pas contre-indiqué
je rêve que je marche dans la rue et la rien ne se passe
comme matin midi et ce soir
la plafond est toujours le même il est 4h du matin
et mon corps pèse des tonnes de kilos


AU FIL DES JOURS, CHOSES ET D'AUTRES NOUS TOMBENT DESSUS.

j'en ait vécu pleins des moments, certains + pressentis que d'autres.
c'est la sève de ce que je crée. sans les moments, je serais surement encore dans mon lit.
/////CI-DESSOUS/////
une série de moments capturés via plusieurs formes
a ce moment précis je m'endors. le bruit du tunnel de lavage me berce, il avance et se rétracte.
je vois encore un peu a travers le drap, les nuages en transparence. je suis, de plus en plus ailleurs.
pendant ce temps la sur internet,
les gens de youtube me voient (m'espionnent ?) en pleine sieste.

j'arrive au carwarsh pour ma sieste hebdomadaire. j'ai amené le meilleur matelas, c'est celui des copaines chez lesquels je squatte depuis quelques semaines.
j'arrive pas a dormir, j'arrive pas, j'arrive pas a dormir
je me répète ça sans cesse. alors je lis mes mots pour évacuer ça de moi

...
...
...
ET PAF



un inconnu russe et mon amie bise viennent me réveiller

...



je crois qu'il est l'heure de se lever.
...
...
...
au réveil, on entame avec bise une longue marche aux bords de l'autoroute.
des heurs suivirent jusqu'au point ou les sons de klaxons n'étaient plus que des notes de trompettes.

s'en est alors suivie une périlleuse sérénade pour automobiles
j'ai perdu bise sur la route de l'auto. je marche alors toute seule sans grand but.

un papier s'échappe alors de ma poche sur un coup de vent. c'est le chèque cadeau que m'a donné ma maman,
histoire de pouvoir acheter mon nouvel ordinateur.

je commence alors à le chercher, jusqu'à ne plus savoir que faire. ne plus savoir ou aller.
dans la rue, un pas après l'autre mes pieds ne se destinent plus a choisir leur chemin. alors je commence tout doucement a me pencher, le dos courbé comme un casimodo.

je me souviens de ma maman qui me disais de pas regarder mes pieds quand je marche, mais moi j'aime le sol. on y trouve pleins de ressources.
assise sur un banc de rer en plastique, j'y trouve quelques dizaines de trésors éparpillés
on sort du train les autres sont devant ça gravit les marches au pas décidé
Léa a faim elle a trop trop faim elle peut plus attendre
elle a faim depuis les dernières minutes de neuvitec
depuis ce moment la
elle a faim toutes les quinzaines de minutes
en sortant du train on est 4 moins toutes les personnes
qui prennent le pas de l’escalator pour continuer la fête
Léa est bouche bée et bavante devant la machine

dans la machine
y’a des madeleines,
du coca,
des maltesers, du soleil,
et des chips.
Lays nature
numéro 21
2
puis
1
puis
carte
puis
accès refusé
bizarre
on ré-essaye ?
Accès refusé






on rigole parce’qu-on a faim
et qu’on frustre de la machine
qui nous prend de haut
paiement accepté,
les astres s’alignent-ils ?





le deuxième paquet

se fait rejeter hors de la machine d’une violence encore plus tonitruante que le premier et vient s’accoler en cuillère sur son dos.








Les 2 paquet ainsi collés l’un a l’autre pour potentiellement l’éternité











a ce moment la, le temps existe plus trop trop,
on se regarde toutes avec des yeux de cocker
en train d’halluciner du niveau de surréalisme de la situation




après 2 accès refusés gaétane sors sa carte
paiement accepté
le mécanisme s’enclenche
et le paquet se Lays nature
se dépose délicatement contre la vitre du distributeur
la, on est toutes par terre
on crie et on se tiens le ventre


après l’euphorie
on se relance
2
puis
1




accès refusé


décidément
c’est vraiment
pas
le
bon jour
pour faire
des
ptites courses



l’une après l’autre
on assène
nos meilleurs coups de pied
sur le flanc de la machine
elle remue des fois
ça nous fait nous écarquiller nos yeux


toutes essoufflés
on se regarde on re-rigole
on pense aux autre
qui sont déjà bien plus en route que nous
je repense a quand on sort du train
et j’en rigole dans ma tête


j’ai plus beaucoup d’argent moi sur mon compte
mais la 3ème c’est la bonne
alors je sors ma carte bleue
et je m’approche du distributeur







le train circule très lentement, les gares défilent, quelques humains.aines eparpillées.ées sur le quai. parmis elleux j'y croise Marie, Gaétane et Léa qui revenaient de Neuvitec. quelle bonne surprise.
nous 4 dans le même wagon jusqu'à potentiellement quelque part. le train s'arrête,
alors on en profite pour prendre le pas d'une destination. soudain, comme un éclair de génie, un estomac gargouille.
impossible de s'arrêter de rire ou de bouger les bras ou les jambes







après avoir vaincu la machine, le chemin continu.
mes pieds ne suivent plus, la marche est flottante.
peu à peu, des bouts de moi se décrochent
à présent j'ai comme l'impression d'être toute nue,
débarrassée de ma carcasse je cavale encore.
d'un bout à l'autre de la nuit et du matin j'attend qu'un énième moment me tombe dessus